Préservation alvéolaire 

Lorsqu’une dent est extraite, une transformation naturelle mais silencieuse s’opère : la résorption de l’os alvéolaire. Ce phénomène physiologique entraîne, au fil des semaines, une perte progressive du volume osseux, impactant à la fois l’esthétique et les possibilités de traitement futur. En effet, un déficit osseux peut rendre difficile, voire impossible, la pose d’un implant ou compromettre l’équilibre d’une prothèse dentaire.

La préservation alvéolaire est une réponse préventive à ce processus inévitable. En anticipant la perte de tissu osseux au moment de l’extraction, cette technique permet de stabiliser l’anatomie de la mâchoire, de faciliter les restaurations prothétiques et d’améliorer la prévisibilité des soins. De plus en plus intégrée dans les protocoles modernes, elle représente aujourd’hui une étape incontournable dans la planification thérapeutique.

Comprendre l’os alvéolaire et les conséquences de l’extraction

Définition et rôle de l’os alvéolaire

L’os alvéolaire est une structure osseuse fine qui entoure les racines dentaires et assure leur maintien. Il dépend directement de la présence fonctionnelle de la dent. Lorsqu’une dent est perdue, il devient inactif et entre dans un processus de résorption.

Le phénomène de résorption post-extraction

Dès les premières semaines après une extraction, on observe :

  • une perte de 25 % du volume osseux au bout d’un mois ;
  • jusqu’à 50 % dans l’année qui suit, avec un remodelage horizontal plus marqué que la perte verticale.

Ce processus peut varier selon les individus, mais il est systématique. Il touche autant la structure osseuse que la gencive, avec des répercussions visibles :

  • modification du relief gingival,
  • affaissement du contour facial,
  • difficulté pour placer un implant ou ajuster une prothèse.

Facteurs influençant la résorption

La vitesse et l’ampleur de la résorption dépendent de plusieurs paramètres :

  • le type de dent extraite (les prémolaires et incisives sont les plus sensibles),
  • la technique d’extraction utilisée,
  • l’âge du patient,
  • la présence d’une infection ou d’une parodontite,
  • le tabagisme,
  • l’absence de prise en charge immédiate.

Objectifs de la préservation alvéolaire

La préservation alvéolaire vise à stabiliser le site post-extraction pour en maintenir les dimensions et préparer les étapes futures. Ses objectifs sont multiples :st-extraction pour en maintenir les dimensions et préparer les étapes futures. Ses objectifs sont multiples :

  1. Maintenir le volume osseux et gingival : en évitant l’effondrement des parois osseuses.
  2. Faciliter la pose ultérieure d’implants : en conservant une base suffisante et bien vascularisée.
  3. Préserver l’esthétique du sourire : en gardant le galbe naturel de la gencive.
  4. Réduire le besoin de greffes osseuses secondaires : souvent plus complexes, plus longues et plus coûteuses.
  5. Optimiser la cicatrisation : en guidant biologiquement la régénération tissulaire.

À quels patients s’adresse cette procédure ?

La préservation alvéolaire est indiquée dans de nombreuses situations cliniques :

En secteur esthétique (incisives, canines)

  • Pour éviter l’affaissement visible de la gencive,
  • Pour garantir un bon résultat visuel en cas de futur implant.

En secteur postérieur (prémolaires, molaires)

  • Pour maintenir le volume osseux nécessaire au port d’un implant stable,
  • Pour préserver la hauteur verticale d’occlusion.

Chez les patients jeunes

  • Pour limiter les conséquences à long terme après une perte dentaire,
    Pour assurer un développement harmonieux des structures maxillaires.

En cas d’os déjà fragilisé

  • En contexte parodontal,

Après traumatisme ou infection sévère.

Déroulement d’un traitement de préservation alvéolaire

Étape 1 : extraction traumatique

L’extraction est réalisée avec des instruments spécifiques (élévateurs, inserts ultrasoniques) afin de ne pas fracturer les parois osseuses. Le but est de préserver le plus possible l’intégrité de l’alvéole.

Étape 2 : curetage et préparation du site

Le praticien nettoie l’alvéole, élimine les tissus inflammatoires ou infectieux, puis vérifie l’état des parois osseuses.

Étape 3 : comblement de l’alvéole

L’espace est comblé à l’aide de substituts osseux (poudres ou blocs) choisis en fonction du volume à régénérer, de la zone anatomique et du projet prothétique.

Étape 4 : pose de membrane de protection

Une membrane de collagène est souvent utilisée pour recouvrir le biomatériau et éviter l’invasion par les tissus mous. Elle favorise une cicatrisation osseuse contrôlée.

Étape 5 : suture

La fermeture est réalisée avec soin, sans tension, afin d’éviter toute exposition du site.

Les matériaux utilisés

Substituts osseux

  • Xénogreffes : issues du tissu osseux animal (bovin), elles sont très stables dans le temps.
  • Allogreffes : prélevées sur donneurs humains, elles sont très proches de l’os humain naturel.
  • Alloplastiques : matériaux synthétiques, comme l’hydroxyapatite ou les phosphates de calcium.

Membranes

  • Résorbables : elles se dégradent naturellement sans besoin d’intervention secondaire.
  • Non résorbables : plus rigides, mais nécessitent une seconde intervention pour retrait.

Adjuvants biologiques

  • PRF (Platelet Rich Fibrin) ou PRP (Plasma Riche en Plaquettes) : concentrés sanguins favorisant la cicatrisation.
  • Facteurs de croissance : stimulent la régénération cellulaire et osseuse.

Techniques complémentaires

Régénération osseuse guidée (ROG)

Technique qui associe biomatériaux et membrane pour reconstruire des volumes osseux plus importants.

Greffe autogène

Consiste à prélever un fragment osseux sur le patient (menton, tubérosité) et à le greffer dans l’alvéole. Elle reste aujourd’hui utilisée dans les cas complexes.

Techniques sans membrane

Certaines approches récentes utilisent des biomatériaux auto-stabilisants sans recouvrement, dans des cas sélectionnés.

Complications possibles

Même si la préservation alvéolaire est un acte bien maîtrisé, des complications peuvent survenir :

  • Inflammation persistante,
  • Infection du site opératoire,
  • Exposition ou déplacement de la membrane,
  • Résorption du biomatériau,
  • Cicatrisation retardée.

Un suivi rigoureux permet d’identifier rapidement ces problèmes et d’intervenir si besoin.

Suivi post-opératoire

Au cours des premiers jours, il est recommandé d’appliquer du froid local, de privilégier le repos, d’éviter le brossage sur la zone opérée et d’adopter une alimentation molle. Après une semaine, un contrôle de la cicatrisation est effectué, avec retrait éventuel des fils. Au bout d’un mois, un suivi clinique permet de vérifier l’absence d’inflammation. Enfin, entre trois et six mois, un bilan radiographique est réalisé afin d’évaluer la régénération osseuse et de planifier, si les conditions le permettent, la pose d’un implant.

Questions fréquentes

Est-ce douloureux ?

Non. La procédure est réalisée sous anesthésie locale. Les suites post-opératoires sont similaires à celles d’une extraction simple, avec un confort amélioré grâce au contrôle de la cicatrisation.

Est-ce systématiquement nécessaire ?

Pas toujours. Mais elle est fortement recommandée dans les zones esthétiques ou lorsque la pose d’un implant est envisagée.

Est-ce compatible avec tous les patients ?

Dans la majorité des cas, oui. Néanmoins, certains profils (tabagisme actif, diabète non contrôlé, pathologies osseuses) peuvent nécessiter des adaptations.

Alternatives thérapeutiques

Si la préservation n’a pas été réalisée lors de l’extraction, d’autres options sont possibles :

  • Greffe osseuse secondaire : plus lourde, mais efficace.
  • Implants courts ou inclinés : en cas de volume osseux insuffisant.
  • Prothèses amovibles : solution transitoire ou définitive selon le contexte.

Perspectives cliniques et scientifiques

La recherche actuelle s’oriente vers :

  • des biomatériaux plus intelligents (résorbables avec libération prolongée),
  • l’impression 3D de greffons personnalisés,
  • l’intégration de cellules souches pour guider la régénération,
  • la chirurgie assistée par IA pour planifier l’acte.

Ces avancées pourraient rendre la préservation encore plus fiable, rapide et moins invasive dans les années à venir.

Maintenir la structure osseuse après une extraction est une condition indispensable pour garantir le succès d’un traitement futur, qu’il soit implantaire ou prothétique. En assurant un soutien optimal aux tissus, en préservant les volumes et en facilitant la cicatrisation, la préservation alvéolaire s’impose comme une étape clé dans le parcours de soins.

Au cabinet dentaire du Dr Vercruysse à Tourcoing, cette approche est intégrée dans les protocoles opératoires dès la première consultation. Chaque patient bénéficie d’une évaluation personnalisée et d’une prise en charge fondée sur les techniques les plus actuelles pour préserver l’intégrité de sa mâchoire et envisager sereinement la suite du traitement.

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